Le cauchemar du sérum fœtal bovin Source :
http://www.one-voice.fr/fr/article/le-cauchemar-du-serum-foetal-bovin Le sérum fœtal bovin utilisé pour la recherche pose des problèmes à la
fois éthiques et sanitaires. One Voice s’associe à la société danoise
pour la protection des animaux de laboratoire pour demander
l’utilisation de solutions alternatives.
Qu’est-ce que le sérum fœtal bovin ?Le sérum fœtal bovin correspond à la partie liquide du sang prélevé sur
des fœtus de veaux. Il est utilisé comme complément nutritif pour
toutes les cultures de cellules effectuées dans les laboratoires de
recherches au sens large. Particulièrement riche en protéines, il
favorise la croissance et le développement des cellules.
Souffrance foetaleCertaines vaches amenées à l’abattoir sont gestantes. Après avoir été
abattues, leur fœtus – encore vivant - est extrait de leur utérus par
incision. Une aiguille épaisse lui est alors plongée dans le cœur, dont
les battements permettent de prélever le sang sans effort… Cette
ponction intracardiaque, réputée extrêmement douloureuse, entraîne une
mort lente par asphyxie. Or des études ont montré qu’un fœtus de 3 mois
avait les prédispositions physiologiques pour ressentir la douleur.
Certains détracteurs argumentent sur le fait que le fœtus ne soit pas
conscient au moment de la ponction. Lorsqu’il est extrait de la mère,
le manque d’oxygène peut plonger le foetus dans un état d’inconscience.
Ils oublient que la majorité des fœtus prélevés ont de 6 à 9 mois, et
sont donc capables de respirer par eux-mêmes lorsque l’oxygène vient à
manquer… Ils sont alors parfaitement conscients et ressentent
pleinement la douleur au cours de leur lente agonie. N’oublions pas non
plus la détresse qu’ils ressentent après avoir été arrachés de la
dépouille de leur mère.
Problème scientifiqueL’utilisation du sérum fœtal bovin pose aussi des problèmes
scientifiques. Le sérum commercialisé provient du mélange de sang de
milliers de fœtus différents, regroupés dans des réservoirs de 500 à
2000 litres suivant les abattoirs. Sa composition n’est donc pas stable
et introduit des variables hasardeuses dans les cultures cellulaires.
Pour cette raison, il est conseillé aux laboratoires d’utiliser des
lots identiques pour une même expérience. Deux expériences similaires
pourraient apporter des résultats différents si les lots de sérum
utilisés ne sont pas les mêmes...
Problème sanitaireLe sérum foetal peut contenir les micro-organismes qui étaient présents
dans le sang de l’animal, tels que des bactéries ou des virus. Cela
induit donc de gros risques sanitaires ! Il n’est en effet pas toujours
possible d’assainir le sérum car sa purification et sa filtration
peuvent en réduire les qualités recherchées. Un sérum infecté peut
pourtant être très dangereux, surtout s’il est utilisé pour la
fabrication de vaccins... Des cas de bétail contaminé par des produits
développés sur milieu enrichi de sérum infecté ont déjà été observés.
Pour cette raison, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande
d’ailleurs aux industries pharmaceutiques de ne pas utiliser de
produits issus de fluides provenant de bétail…
Chiffres et paradoxe
Les plus gros producteurs
de sérum sont les Etats-Unis, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande et
l’Australie. La France est un des rares pays d’Europe à en produire.
Chaque année plusieurs millions de litres de sérum sont recueillis...
alors qu’un fœtus fournit entre 150 et 550 ml de sérum selon son âge !
La demande en sérum ne cesse de croître, motivée par l’augmentation de
l’utilisation des cultures cellulaires in vitro. Paradoxalement, ces
techniques in vitro sont censées se substituer aux tests effectués sur
les animaux…
La législationLes fœtus ne sont pas concernés par les lois sur le bien-être animal ou
les expérimentations.Parce qu’ils ne sont pas nés, elles ne
s’appliquent pas à eux. Pourtant leur souffrance est bien réelle !
La directive européenne 86sur l’expérimentation animale étant actuellement en cours de
modification, il faut espérer qu’elle les prendra enfin en
considération. Eux aussi doivent être protégés. Il n’est pas moins
immoral de les faire souffrir parce qu’ils ne sont pas nés
naturellement ! À l’heure où l’on mesure l’importance du vécu au cours
de la vie fœtale chez les êtres humains, on ne peut négliger le mode de
traitement des fœtus animaux.
Solutions alternativesDe nombreuses alternatives existent évitant l’emploi de sérum pour les
cultures cellulaires. Les compléments nutritifs synthétiques, aux
composants clairement identifiés, sont à la fois plus fiables et
scientifiquement plus rigoureux. Leur utilisation est certes
contraignante pour les industries qui doivent identifier le mieux
adapté à chaque type de cellule, elle est néanmoins plus économique à
long terme et sanitairement non risquée. En outre, d’un point de vue
éthique, l’évitement de la souffrance animale devrait à lui seul
suffire à orienter les choix individuels ou industriels.
Un espoir ?Les instances européennes en charge du développement des méthodes
substitutives viennent de signer une déclaration en faveur de
l’utilisation de substituts synthétiques aux sérums d’origine animale
utilisés pour les cultures cellulaires. Elles reconnaissent notamment
la souffrance et le problème éthique de l’utilisation de sérum de veau
foetal.
Ce que vous pouvez faireVous pouvez écrire au commissaire européen à la santé et au ministère de la Recherche pour protester contre cette pratique :
Comissioner Androulla Vassiliou
The European Commission
B- 1049 Brussels
Belgium
Madame Valérie Pécresse
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
1 rue Descartes
75231 Paris cedex 05
France